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trait

Ecris sur un forum...

Que penser d'une photo ?

Sur un forum, étaient publiées des photos, ou des tableaux, dont il fallait imaginer une légende...


Rigueur pétrifiée du dallage
Sur un banc, dans un soir bien sage
S’avachi un couple sans age
Elans de vagues sur la plage
Longue marche au long du rivage
Amants entre mer et nuages

Sur le mur de pierre amertume
Souvenirs noirs les yeux se brument
Ressassant des regret posthumes
Sereines caresses d’écume
Soif de bâtir, rêves de plumes
Futurs voyages, délires s’assument

Désolants panneaux d’interdits
La cité se termine ici
D’où l’incertitude est bannie
L’espace invite à l’infini
Imagine des paradis
Jouir aux régal de la vie

L’espace des hommes se bitume
Trop tard pour partir amertume
Ressassant des regret posthumes
Refrain des caresses d’écume

Il n’ont pas sauté le mur





Penchée tous les matins pareil
Au premier rayon du soleil
A sa fenêtre de cuisine
Capiteuse et jolie voisine

Comme une artiste de valeur
Dans un rayon de projecteur
Entre nos murs sa voix câline
Résonne en source cristalline

Mais un abîme nous distance
Elle ignore mon insistance
Diva hautaine et délicate
Qui ne fait qu'appeler sa chatte

Froid :
Maison vide,
l'huissier est passé,
il a laissé la petite table et la chaise réglementaire,
et oublié le petit tableau.
Silence, les parquet craquent.
Solitude.
Ma respiration est le seul bruit.
Courant d'air froid,
les portes vont-elle claquer ?
plsue envie de les refermer, le vent s'en chargera.
Et maintenant que faire ?
attendre le retour de jours meilleurs ?
rester ? partir ?
finir ?
Tiede :
L'ennui ecoute l'horloge
Faudrait penser à décorer, mais plus l'énergie
Bof à quoi cela sert si personne ne vient rire
Attendre un coup de sonnette ?
une voisine peut-être viendra ?
Je reste assi sur le bord de la chaise,
pret à bondir pour l'acceuillir
Enfin un peu de bruit des mots quotidien,
Et qui sait peut-être une bonne nouvelle,
Ou une mauvaise, mais au moins une nouvelle !
L'horloge écoute l'ennui.
Chaud :
L'enfant dors,
par les portes ouvertes, je veille
j'entends son soufle dans la petite chambre du fond,
mailles après mailles mes mains sont habilles
il sera chaud
ce doux tricot
pour l'enfant do
l'homme travaille
j'attend son pas dans l'escalier
Dansla maison toute propre
l'odeur du ragout l'acceuillera
Sa voix forte réveillera l'enfant
En riant tous ensemble
Nous passerons à table !





Que de listes affichées, où est mon nom, suis admis ou rejeté ?
tous les autres étudiants sont partis !
bon sang j'avais pourtant bien travaillé...
ou diable ont-ils mis mon nom !

C'est vrai, j'oubliais que je perd la mémoire,
c'etait il y a plus de vingt ans au moins !
j'avais été recallé, je n'ai jamais pu entrer à l'université !
Je suis au tribunal, je cherche où ils ont mis mon procès,
vont-ils me condamner ?
vont-ils m'amnistier ?

Mais non je me trompe encore !
je me rappelle maintenant,
ils m'avaient bel et bien condamné, les vaches !
j'ai fait mes dix ans de tôle !
ah cette mémoire ...
pourquoi ne se rappeller que ces mauvais souvenirs !

Alors que sont ces listes ?
je vois : ce sont des avis de décès !
je suis à la mairie de ma ville !
Mais alors quel age ais-je ?
j'ai tout oublié, même mon age !
tiens voilà mon nom !

Maintenant j'ai compris, en fait je suis déjà mort...

je n'aurais plus jamais
mon nom sur une liste...
Je suis fantome...

Mais où sont-il ?
Le jeune moine court dans les couloir désert,
Il entend bien le lointain écho de la prière,
Mais où sont ils tous allés ?
Il ne s'est pas réveillé à temps !
Il va encore se faire remarquer !
Il se retrouve au carrefour de toutes les portes !
Ses pas résonnent entre les colonnes
Toujours personne pour le renseigner !
Tout l'invite à la sérenité
Sauf son sentiment de culpabilité...





Choc sourd,

Grande vibration grave et lointaine, le verdict est tombé depuis longtemps. Le contremaître parcourt une dernière fois ces couloirs aux odeurs de cire ancienne, vérifier que personne ne soit là, qu'aucun problème ne survienne.

Choc encore.

Il évoque ces rires de femmes, ces politesses de gentleman, les sourires des serveuses.
Il était venu souvent ici, passer des soirées délicieuses avec des femmes adorables.

Un lointain craquement

Il se rappelle aussi le jour ou la direction lui avait demandé de refaire les portes. Du bon travail ! Mais à quoi bon, tout ca part à la casse maintenant.

Nouveau choc

Combien de souvenirs seront engloutis par les pelleteuses du temps qui passe.

L'effondrement d'un mur au loin.

Et que va-t-on construire à la place ? Un bâtiment neuf, froid et propre comme on les fait maintenant, sans parquet qui craque, sans odeur d'encaustique.

Un grincement de machine

Des pièces séparées par des portes plates sans moulures sans décors. Faut faire moderne ! A-t-on perdu définitivement le goût de l'accessoire, de la petite moulure qui fait joli, le goût du bel ouvrage

Choc encore plus près

Il ramasse un petit morceau de moulure dorée, brisée. Bon tout est vide, l'inspection est finie, on va pouvoir détruire aussi cette aile. Dommage…

Choc plus fort

C'en est fini du Grand Hôtel…

(A Aix en Provence un magnifique hôtel ancien 'le Roi René' une merveille architecturale a été détruit un dimanche à toute vitesse au mépris de toute considération esthétique ou historique, pour construire des immeubles sans intérêt autres que financiers. Ces portes m'évoquent cet hôtel à l'architecture remarquable, que beaucoup d'Aixois regretent.)

Une danse de trop dans la folie de la vie.
Une danse de trop avec celle qu'il ne fallait pas...
Sourires et jeux délicieux de la séduction
Qui aurait pu refusé elle était si belle

Et voilà... C'est mon heure !
Ils ont vérifié les armes...
J'ai fait vingt pas, il va se retourner,
On le dit bon tireur pourvu qu'il ne rate pas son coup, je ne voudrais pas souffrir.

Je ne me retournerais pas...
j'attends maintenant, que cette seconde est longue...

Aurais je temps d'entendre la détonation ?

Non.


Page écrite le 27/09/2003 - mise à jour le

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