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aide Page mise à jour le 16-08-2021 à 14:37
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Conte de Noël 2014

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Le cadeau.


Il était une fois, un pays comme un autre, avec un prince très puissant un peuple très ordinaire, des pauvres très pauvres, des traditions très… traditionnelles !

Une belle idée était née dans la nuit de temps : Faire un cadeau à l’occasion du solstice d’hiver ce que d’autres appellent Noël, histoire de rendre l’espoir de l’arrivée de jours plus grands et d’un printemps radieux.

Une belle idée qui fait plaisir, deviens vite une mode, puis une habitude, puis une tradition, puis une obligation, bref une corvée !

Le prince en ces temps là exigeait de chaque citoyen un cadeau preuve de soumission à sa grande autorité. Le prince jugeait de la qualité du cadeau par rapport aux moyens du citoyen et savait vite ceux qu’il fallait récompenser et ceux qu’il fallait mettre en disgrâce. Il y eu même de petits malins qui se firent conseilleurs en cadeaux, rémunérés par ceux qui voulaient être certains de plaire au prince.

Mais un pays c’est grand et la richesse des uns fait souvent la misère des autres.

Une petite fille et sa mère vivaient dans une misérable chaumière, et cette année là malgré tous leurs efforts, le jardin ne donnait rien, les sauterelles au printemps avaient tout détruit, l’été fut sec et l’automne gela prématurément les dernières productions. Elles se demandaient quel cadeau elles pourraient s’acquitter envers le prince…

Le matin du jour de cadeau la petit fille dit à sa mère, ne t’inquiète plus j’ai trouvé le plus beau des cadeaux ! Ma fille est folle se lamentait la mère ou est elle devenue voleuse… Mais cette nuit là, qu’avait-elle fabriqué ? Au matin elle avait entre les mains un petit paquet soigneusement enveloppé de feuilles d’arbres cousue d’herbes, allez viens maman allons à la salle des cadeaux.

La plus grande salle du palais résonnait de brouhaha fiévreux, chaque citoyen apportait devant le prince son cadeau avec hésitation, le prince ouvrait le présent et tous les regards surtout celui du donateur scrutait la moindre expression du visage, satisfait ? Déçu ? Content ? Fâché ? Puis le grand chambellan emmenait les cadeaux sur les étagères à cadeaux qui se remplissaient à vue d’œil.

Arriva la petit fille, son cadeau passa de mains en mains jusqu’à celles du prince, les pauvres ne pouvaient pas remettre directement au prince leur présent bien sûr. Et chaque assistant en soupesant le paquet semblait drôlement étonné de son poids.

Le prince l’ouvrit !
Plus de brouhaha dans la salle, un grand cri de colère ! « On s’est moqué de moi ! » le paquet était vide ! Même pas une fleur ou le moindre joli, caillou, un vide tout vide. « Mais c'est un crime de lèse majesté ! En prison !».

La petite fille et sa mère furent illico jetées dans le plus sombre des cachots.

Le soir venu, le prince parcourt les étagères de cadeaux, l’année n’était pas très prolifique, mais les saisons difficiles l’expliquaient, il arriva alors vers le cadeau de la petite file, du moins il n’en restait que l’emballage, quelles feuilles vertes cousues de brins d’herbe. Cela faisait comme un vide dans ses étagères, il regarda la finesse des coutures et fut intrigué, pourquoi prendre un tel soin pour n’emballer rien du tout ? Il résolu de se dire la pauvreté la rendue folle, mais cela ne collait pas, le souvenir du sourire de cette gamine quand les gardes l’emmenaient en prison n’était pas celui d’une folle.

Dans la nuit la mère pleurait dans sa geôle et sa fille faisait tout pour l’entourer de ses bras en lui disant « aie confiance, il n’est pas facile pour un prince de comprendre. » mais la mère était persuadée que se fille avait perdu la raison à force de privations.

Dans cette même nuit un prince remuait dans ses draps de soies, comment une miséreuse a-t-elle pu me faire un tel affront devant tous ! Et pourquoi prendre la peine d’emballer du vide ?

Le lendemain matin le prince fit trainer la petite fille dans sa salle de justice, tous les gardes s’attendaient à une peine exemplaire.

- Filles pourquoi t’es-tu moqué du prince ?

- Je ne me suis pas moqué de lui, je lui ai fait le plus beau cadeau du monde !

- Et tu oses continuer !

- Acceptez que je m’explique !

- Attention de ne pas aggraver ton cas !

- A quoi sert un cadeau ?
  Pour celui qui le reçoit, lui faire plaisir en lui donnant ce qui lui manque le plus. Il sait ainsi combien le donateur le respecte et l’honore !
  Pour celui qui le donne, un cadeau est d’autant plus généreux qu’il représente une part importante de ce qu’il possède. Chacun cherche l’objet le plus parfait pour obtenir pour les siens les bonnes grâces du roi, où est la générosité dans ce don ?
  Que possédons-nous ma mère et moi, rien, alors nous avons choisi de donner tout ce que nous avons, c’est à dire rien.
  Et pourquoi est-ce un vrai cadeau ? Parce que le prince a tout, donc la seule chose qui lui manque est rien. Nous lui offrons donc ce qu’il lui manque le plus.
  D’ailleurs ne dit-on pas rien n’est trop beau pour le prince ?
  Et pourquoi ce cadeau est le plus beau du monde ? Parce que le monde du prince s’arrête à l’image de ce qu’il reçoit, ce cadeau lui montre que ce monde est encore plus grand car il contient du vide qui peut être rempli de tous les rêves possibles qu’il se choisira.
  Notre cadeau est sincère car il ne nous a rien coûté il n’espère donc aucune récompense, mais il peut ouvrir les yeux du prince et être un cadeau pour tout le pays.

  Ce qui nous manque a toujours plus de valeur que ce que nous possèdons.

Un long silence suivit cette déclaration. Chacun s’inquiétait de deviner ce que pouvait penser le prince. Ce vide imprévu lui laissait la place à milles réflexions, ses certitudes découvraient l’ampleur de son ignorance face à l’intelligence de cette petite fille. Ce trou dans ses étagères à cadeaux lui ouvrait une porte sur des réflexions nouvelles. Faut-il accepter qu’une enfant lui fasse la leçon ? Faut-il accepter de ne pas tout avoir ? Faut-il laisser une place vide pour que de nouvelles idées puissent germer ?

Le prince convoqua ses sages :

Le plus ancien dit : « La tradition de cadeaux vous permet de connaître la qualité de vos sujets, si vous accepter cette entorse, vous risquer la fin de la tradition et c’est très très grave »
Mais une petite voix lui répétait où est le manque dans ce qu’il dit a-t-il peur qu’une nouvelle tradition ayant plus de valeur ne s’invente ?

Le plus malin d’entre eux : « Si vous tolérer une telle provocation s’en est fini des cadeaux et vous ne contrôlerez plus votre peuple ! »
Mais une petite voix lui répétait où est le manque dans ce qu’il dit a-t-il peur que je n’écoute plus ses conseils ?

Le plus puissant d’entre eux lui dit : « Prince cette gueuse t’a insulté, elle risque de faire vaciller ton pouvoir, vous devez vous en débarrasser »
Mais une petite voix lui répétait où est le manque dans ce qu’il dit a-t-il peur de se sentir lui-même insulté et de perdre ses prérogatives de conseiller ?

Alors le roi choisi d’être seul, il réfléchi longtemps face à cette décision difficile, une porte s’était ouverte dans son esprit et il prit le temps qu’il fallait. Finalement ce cadeau vide au milieu des ces centaines d’étagère, prenait une importance considérable, oublié des lustres de cristal, les bracelets ciselés, les gâteaux somptueux, oubliées les épées lustrées, les médailles rutilantes, les broderies de soies, la seule chose qui comptait dans sa tête était ce vide habillé de quelques modestes feuilles qui se fanaient déjà.

Oui ce cadeau comptait, oui, il était essentiel, c’est le cadeau des cadeaux, je croyais avoir tout, mais il me manquait « rien » et je ne le savais pas. Et rien est le plus beau car il nous fait savoir qu’on peut encore espérer des choses nouvelles.

Alors le prince décida de convoquer la petite fille et sa maman dans la grande salle des cérémonies solennelles, et devant tout le peuple réuni il la fit désigner serait comme conseiller spécial, maitre de sagesse. Bien sûr la tradition des cadeaux a changé, finalement chacun ne faisait plus que les cadeaux qu’il avait envie de faire et à ceux qui leur plaisaient. Le prince eu moins de cadeaux mais au moins ceux-là étaient sincères et le sourire n’était plus hypocrite et intéressé.

Même le contenu des cadeaux avait changé, un dicton bien pensé, une phrase de sagesse, un poême, un dessin émouvant faisaient plus plaisir que tout objet de valeur.

Et bien le croirez-vous ? Le pays entier s’en porta mieux, chacun préférant garder en soi une petite place vide pour s’ouvrir aux autres, et accepter de changer ses façon de penser.

Il parait que la petite fille devenue grande combla le bonheur de tous en épousant le fils du prince. Mais la plus fière était certainement sa mère !

Le pays est devenu tellement heureux et pacifique que plus personne n’en a entendu parler il doit toujours exister quelque part dans une zone vide de la géographie ou vous croyez qu’il ne se passe rien.

Mais tout cela n’est qu’une histoire, vous êtes bien trop sage pour y croire…

Page écrite le 19 avril 2015 (conte de Noël très en retard cete année 2014 !)

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